La Carrière d'une femme de chambre

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1935, Venise. Marcella, femme de chambre, est fascinée par le tout nouveau Festival du cinéma. Elle quitte Venise et son fiancé Roberto pour aller à Rome rejoindre Luciano, secrétaire de production. Un bout d’essai plus tard, elle rencontre Bruno, un lieutenant fasciste, et sa carrière est lancée…

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1935, Venise. Marcella, femme de chambre, est fascinée par le tout nouveau Festival du cinéma. Elle quitte Venise et son fiancé Roberto pour aller à Rome rejoindre Luciano, secrétaire de production. Un bout d'essai plus tard, elle rencontre Bruno, un lieutenant fasciste, et sa carrière est lancée…
Dans ce film il ne s’agit plus du tout de la mise en comédie italienne d’Une Étoile est née. Agostina Belli n’est pas la simple petite jeune fille qui rêve de faire du cinéma et y réussit grâce à son talent et à son obstination. Il ne s’agit plus d’idéaliser le monde du spectacle. Tout ce qu’elle obtient, aussi bien qu’une communication téléphonique qu’une roue de secours, la future Alba Doris l’obtient en couchant avec tous ceux qui peuvent lui être utiles, d’un producteur-escroc à Mussolini lui même.
Le titre italien renvoie très exactement au sujet qui se faufile d’une partie à l’autre de cette caricature sarcastique : le film italien à l’époque des « téléphones blancs ». Cette assez brève période d'euphorie ambiante, non seulement dans le cinéma italien mais aussi dans la vie de l'Italie tout entière, entre 1937 et 1941. Simultanément, le cinéaste se moque de l’art mussolinien et des mœurs du fascisme, du goût du régime pour l’emphase camouflant une réalité mesquine. « Marcella, selon Risi, est un portrait composite des vedettes de ces temps-là, comme Alida Valli, Doris Duranti, Luisa Ferida. »
Telefoni bianchi est à peine une comédie — ce qui ne veut pas dire que l’on n’y rit pas -, et ne reste une comédie que parce qu’il faut se dépêcher de rire. Bien sûr, on pourra lui reprocher une vulgarité très consciente, et une méchanceté qui ne l’est pas moins. Mais pour faire passer, un propos aussi pessimiste, pour aller aussi loin dans la noirceur il nous semble que Risi n’a jamais été si maître de ses moyens. Il a décidé ici d’aller beaucoup trop loin — trop pour parler en termes de bon goût. Plus question de gentillesse. Toute sentimentalité est bannie. Rarement humour nous aura semblé aussi révélateur, aussi authentique, aussi révolté.