Dior et moi TP

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Nommé directeur artistique de la maison Dior en avril 2012, le styliste belge Raf Simons ne dispose que de huit semaines pour lancer sa première collection haute couture. Le défi se révèle une aventure collective, pleine d'humour et d'émotions, autour de la passion d'un métier et au service de la vision d'un créateur atypique, qui fuit les projecteurs. Loin des clichés inhérents à un univers où podium et excentricités ont souvent la part belle, la caméra attentive de Frédéric Tcheng livre un portrait attachant et haut en couleurs des petites mains et collaborateurs d'une des maisons françaises les plus mythiques.
  • Titre original : Dior et moi
  • Fiche mise à jour le 09/07/2015
  • Classification : Tous publics
  • Année de production : 2014
  • Réalisé par : Frédéric Tcheng
  • Date de sortie : 08 juillet 2015
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : Dissidenz Films
  • Distributeur international : Dogwoof
  • Durée : 90 minutes
  • Origine(s) : France
  • Genre(s) : Documentaire
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : HD, 16/9
  • Format son : 5.1
  • Visa d'exploitation : 141196
  • Indice Bdfci :
    66%
  • 4/5
    (99 votes)
    Allociné
    4

Vos commentaires et critiques :

Beaucoup lui doivent beaucoup : Pierre Cardin, Yves Saint Laurent ont fait leurs premiers pas chez Christian Dior. Pour autant et pour le commun des mortels, le nom de Dior évoque avant tout une marque de luxe, et guère davantage… Signe de nos temps mercantiles où les sigles ont remplacé les hommes, où la création artistique a laissé place aux flagrances et autres fards à joues et où les stars de cinéma sont devenus des enseignes publicitaires sur jambes (souvent très belles, au demeurant).

Ce documentaire rend donc à Dior ce qui appartient à Christian et nous offre un voyage à la fois intime et public entre deux époques, deux styles, deux hommes qui auront placé leurs destinées sous le signe de la Maison Dior : Christian Dior lui-même, évidemment, le fondateur et génial couturier, et Raf Simons, directeur artistique des collections prêt-à-porter, haute couture et accessoires, qui succéda en 2012 au sulfureux John Galliano. Le film n’aura de cesse de croiser les regards et les univers de ces deux créateurs, suivant les pas du styliste belge faisant ses premières armes dans la grande maison au rythme des mots de Christian Dior, ceux qu’il coucha dans ses mémoires et qui ponctuent le récit des créations d’hier et d’aujourd’hui.

Que l’on soit féru de mode ou simple curieux, l’attraction irrésistible du film tient dans ce subtil et classieux mélange des styles et des modes narratifs, tour à tour très énigmatique quand il s’agit d’évoquer les méandres de la création et les interrogations quelquefois tourmentées de Christian Dior puis très pragmatique quand il nous offre à suivre les affres des préparatifs d’un défilé de haute couture, des premiers croquis au jour J.

Mais le clou du spectacle n’est pas là où on l’attend : les vrais vedettes ne sont ni Monsieur Dior ni Monsieur Simons mais mesdames (les plus nombreuses) et messieurs les ouvriers de l’ombre, les « petites mains » comme il est d’usage de les appeler, garantes d’un savoir-faire, d’un style, d’un coup de ciseaux : ceux de la Maison Dior. Et il est fascinant de pénétrer dans les secrets des ateliers, sous les toits de Paris, un peu comme par effraction, et d’écouter, de suivre, de vibrer avec ces travailleurs ordinaires qui sont au final les véritables artisans d’une collection.

Tourné dans les coulisses de l'élaboration de la première collection du créateur belge, le film dit les inquiétudes provoquées au sein des ateliers par l'arrivée de ce nouveau designer estampillé « minimaliste » – il s'en agace souvent – et celles qui se font jour dans l'entourage du styliste : le poids de la tradition ne va-t-il pas étouffer la liberté ? Le nouveau venu saura-t-il supporter la pression énorme qui pèse sur ses épaules ? Le réalisateur illustre aussi la tension permanente, au sein de la maison, entre les ambitions purement artistiques et les nécessaires impératifs économiques d’une machine aussi importante que la Maison Dior.

Par son regard intelligent et le refus de tomber dans une simple approche admirative de son sujet, Frédéric Tcheng réalise ici un travail remarquable qui remet l’art, l’artisanat, la création au cœur du propos… Et l’on gardera en mémoire non pas l’image du regard parfaitement maquillé de Marion Cottillard, mais bel et bien celui, ô combien émouvant, de la chef d’atelier un jour de grand stress…