All About Albert

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Eva, une massothérapeute divorcée de Los Angeles, profite de ses derniers moments avec sa fille, qui part pour l'université. Lors d'une soirée, elle fait la connaissance de Marianne, une poétesse qui devient non seulement une cliente mais aussi une confidente. Au cours de la même soirée, Eva s'éprend d'Albert, un archiviste de télévision, divorcé comme elle et sur le point de voir sa grande fille quitter la maison. Lors de ses séances avec Marianne, celle-ci lui parle sans cesse de son ex-mari, un homme corpulent et peu ambitieux dont elle détestait les manies. Découvrant qu'il s'agit d'Albert, Eva se garde bien de le lui dire. Mais au fil des jours, son mensonge par omission prend de plus en plus de place...

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Plaisante et divertissante comédie qui nous vaut la présence de James Gandolfini, l'inoubliable et immortel Tony Soprano, ici dans son dernier rôle. Gros nounours d'une incroyable délicatesse, Gandolfini dégage un charme, une tendresse, une humanité qui n'étonneront pas ceux qui ont vu Les Soprano. C’est toute la distribution de All about Albert qui est impeccable, à commencer par les femmes : Julia Louis-Dreyfus (également révélée à la télévision, dans la sitcom Seinfeld), Catherine Keener et Toni Collette…

La piquante en diable Julia est une femme divorcée qui consacre la quasi-totalité de son énergie à son boulot de masseuse à domicile. Et il lui en faut de l'énergie, pour transporter son tapis de maison cossue en appartement bohème, pour prodiguer les soins de ses mains expertes à des « clients » plus ou moins exigeants, plus ou moins bavards, plus ou moins entreprenants, plus ou moins paumés… Guère le temps dans ces conditions de penser à sa vie personnelle, tout entière occupée au moment où commence le film par l'angoisse que lui procure le départ imminent de sa grande fille, qui va quitter la maison pour entrer à l'université.

Et puis, lors d'une soirée aussi ennuyeuse que toutes les soirées, Eva va faire deux rencontres qui vont quelque peu bouleverser l'équilibre de son quotidien. Ce qui en soit n'est pas forcément une mauvaise nouvelle, vu que l'équilibre en question n'est pas spécialement harmonieux… Or donc, ce fameux soir, Eva fait la connaissance d'Albert (Gandolfini, évidemment), grand gaillard pour le moins enveloppé qui n'est certes pas un canon de beauté mais qui s'avère délicieusement gauche, et drôle sans la ramener, et séduisant sans trop le vouloir… Et elle engage par ailleurs une très agréable conversation avec Marianne (Catherine Keener), une charmante nana sophistiquée, poétesse de son métier mais qui n'en fait pas tout un plat, et qui s'intéresse même avec une évidente sincérité à l'activité d'Eva, même qu'elle exprime très vite le souhait de se faire masser par elle : une nouvelle copine peut-être, une nouvelle cliente sans doute, ça valait le déplacement…

On suit donc en parallèle l'évolution : 1/ de la relation bientôt amoureuse entre Eva et Albert, qui décidément se trouvent bien ensemble et se découvrent quelques points communs – Albert aussi est divorcé, lui aussi a une grande fille, beaucoup plus énervante que celle d'Eva, qui va bientôt partir loin ; 2/ de l'amitié ponctuée de bienfaisants massages entre Eva et Marianne, qui se confirme une chouette nana cultivée et intelligente, vraiment plaisante à fréquenter, dont le seul petit défaut pourrait être de se répandre en incessantes imprécations contre son ex-époux, un balourd encombrant qu'elle ne supportait plus. D'ailleurs tiens, c'est justement lui qui téléphone. « Allo Albert, qu'est-ce que tu me veux encore ? »…

Et voilà, on l’aura compris le sac de nœuds : le nouvel Albert de l'une est le même que l'ancien Albert de l'autre… La suite, sans chercher à révolutionner quoi que ce soit dans l'art de la comédie tendre-amère, est suffisamment drôle et bien vue pour nous faire passer un moment tout à fait agréable… Une jolie manière de dire au revoir à James Gandolfini …