May in the Summer -12

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May, jeune jordanienne installée à New York, vient passer l'été en famille à Amman. Chrétienne de confession, elle s'apprête à épouser un musulman, au grand dam de sa mère pratiquante. May peut néanmoins compter sur le soutien de ses deux sœurs cadettes, aux mœurs plus libérées…

Vos commentaires et critiques :

Souvenez-vous Amerrika, le premier film de Cherien Dabis, tourné aux Etats Unis où elle est née, après que ses parents d'origine jordanienne s'y soient installés, grandissant entre deux cultures…  Variety et quelques autres l'avaient classée dans les dix réalisateurs à suivre et son film dans les dix meilleurs de l'année.

Dans cette comédie pleine de soleil et de filles, Cherien Dabis raconte les chipotages et petits drames qui peuvent couver dans une famille prise entre deux cultures parfois antagonistes. Ici, si beaucoup éprouvent une hostilité certaine pour la politique et les mœurs de l'Amérique, il y a aussi et souvent, chez les mêmes, une vraie fascination pour sa culture et ses produits. Il n'y a qu'à voir la virée que May et ses deux sœurs font au bord de la Mer Morte, pour enterrer son célibat : plages bondées, bordées de palmiers et d'immeubles ultra modernes avec vue sur les côtes palestiniennes…

Car May, qui est installée à New York où son dernier livre rencontre un beau succès, revient en Jordanie où vit toujours non seulement pour les vacances, mais aussi pour rencontrer la famille de son futur mari. À Amman les langues vont bon train et si tout le monde admire un peu cet enfant du pays qui déboule, auréolée de sa notoriété toute neuve, on n'apprécie qu'à moitié ses joggings matinaux et son intention affichée d'épouser, contre l'avis de sa mère catholique, un musulman : « un mariage hors de sa religion, ça ne marche pas ! ». Pour exposer ostensiblement sa modernité, cette société-là n'est pas très tolérante dès qu'il s'agit de croyances et de mœurs et la sœur cadette qui en pince pour les filles reste aussi discrète que possible sur la question de ses préférences sexuelles.

Si la famille de May est constituée exclusivement de femmes, c'est que le père, d'origine américaine (Bill Pullman), a quitté le foyer conjugal pour vivre avec une femme bien plus jeune que lui, mais est resté dans le coin… Du coup l'arrivée de May, en provoquant un rapprochement général avec le père jusqu'alors unanimement rejeté (en apparence), ne va pas manquer d'enrichir les petits conflits familiaux. Ce faisant, et bien malgré elle, vont émerger des secrets bien cachés, qui eux-mêmes feront apparaître que ces minettes qui réclament de la tolérance pour elles-mêmes n'en montrent au fond pas tant que ça envers leurs géniteurs, May comprise…

Un des atouts du film est aussi la découverte que l'on fait de Amman, de la Jordanie… Pour parler de racines et de culture, il aurait été impensable de ne pas fondre toute cette histoire dans son contexte : ville et paysages n'y sont pas seulement un superbe décor.