National Gallery TP

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La National Gallery de Londres est l'un des grands musées mondiaux avec ses 2400 peintures du 13e à la fin du 19e siècle. Toutes les expériences humaines sont représentées dans les œuvres qu'elle abrite. Le film nous montre visiteurs, guides, conservateurs, chercheurs et commissaires d'exposition à l'œuvre.
Il explore la relation entre peinture des siècles passés et narration filmique d'aujourd'hui et évoque le beau, le sublime et la conservation.
  • Titre original : National Gallery
  • Fiche mise à jour le 01/10/2019
  • Classification : Tous publics
  • Année de production : 2013
  • Réalisé par : Frederick Wiseman
  • Date de sortie : 08 octobre 2014
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : Sophie Dulac Distribution
  • Distributeur international : non renseigné
  • Durée : 180 minutes
  • Origine(s) : Etats-Unis
  • Genre(s) : Documentaire
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : 1.85
  • Format son : 5.1
  • Visa d'exploitation : 131225
  • Indice Bdfci :
    67%
  • 3,6/5
    (143 votes)
    Allociné
    3
    89 %
    (21 votes)
    Metacritic
    4.5

Vos commentaires et critiques :

« Je voudrais que vous imaginiez que vous êtes à l’intérieur de cette église, celle-là même où ce triptyque était placé. Vous n’êtes plus à la National Gallery, mais dans l’église, vous regardez ce tableau à la lueur des cierges. Vous ne savez ni lire ni écrire. C’est l’an 1377. Vos maisons sont brûlantes en été, glaciales en hiver. La mort fait partie du quotidien… À la lueur vacillante des cierges, vous pourriez croire que ces figures bougent. Et donc, qu’elles sont réelles, qu’elles entendent vos prières et intercèdent pour vous auprès du Christ et de la Vierge. Le tableau serait donc un canal sacramentel entre la terre et le Ciel. » Une guide de la National Gallery

National Gallery nous offre une plongée sublime et abyssale dans l’activité foisonnante et les coulisses du plus grand musée d’art ancien londonien et nous rappelle au besoin que l’art c’est la vie, et peut-être une petite porte vers le sacré, ou du moins l’intangible. Aux commandes de ce passionnant film-fleuve, notre documentariste fétiche Frederick Wiseman, 84 ans mais toujours bon pied bon œil, qui traîne depuis bientôt 50 ans sa dégaine de lutin et sa caméra clairvoyante au cœur des grandes institutions représentatives de notre société contemporaine : l’enseignement secondaire avec High School en 1968 ou universitaire avec le monumental At Berkeley montré chez nous en début d’année ; une maison de retraite avec le fabuleux Public Housing en 1997 ; des établissements culturels comme le Ballet de l’Opéra de Paris avec La Danse en 2009…

Comme souvent dans ses autres films, Wiseman tente de répondre à toutes les questions que l’on peut se poser à propos de ce gigantesque musée situé au cœur de Londres, où sont rassemblées un nombre impressionnant de chefs d’œuvre de l’art du xiiie au xxe siècle, des primitifs italiens ou flamands jusqu’à Picasso. Et comme toujours, c’est une règle d’or chez lui, Wiseman ne recourt à à aucun commentaire, nous plaçant juste dans le rôle de la petite souris qui se glisse partout. On suit les visites guidées pour différents publics : touristes, amateurs d’arts plus avertis, mais aussi adolescents à qui une guide raconte par exemple, avec une intelligence lumineuse, le lien entre les profits de la traite négrière et l’histoire de la peinture. On découvre les travaux de restauration qui posent bien des choix cornéliens. On assiste à des réunions de direction, notamment à celle, drôle et éclairante, qui voit une responsable du marketing, soucieuse d’ouvrir le musée à un public de plus en plus nombreux, essayer de convaincre le directeur de l’institution, plus que circonspect, d’accueillir l’arrivée du marathon de Londres ! Est ainsi posée la question de plus en plus prégnante de la marchandisation de l’art et des musées…

Mais plus que tout, naviguant entre Dürer, Holbein, le Titien ou De Vinci, Wiseman plonge admirablement au cœur des tableaux. S’affranchissant du cadre qui peut être un obstacle entre le visiteur et l’œuvre, qui du moins limite et dirige sa vision, la caméra du documentariste américain recentre, zoome sur des détails, changeant notre regard sur des œuvres mondialement connues. Il n’hésite pas non plus à y superposer des plages musicales, comme lors de cette séquence qui filme un concerto pour piano donné au musée. Et au gré de son inspiration, les œuvres prennent vie comme jamais.

On sort de ces trois heures de projection, de ce court métrage qui nous paraît presque frustrant quand on sait que le maître a filmé 170 heures et en a donc éliminé 167 pour le montage final, avec l’envie irrépressible de passer une journée dans un de ces musées fabuleux qui gardent en leur cœur toute une partie de notre histoire.