La Fièvre des particules

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La Fièvre des Particules suit dans l'intimité six brillants scientifiques cherchant à démêler les mystères de l'Univers. À travers leurs succès et leurs échecs, nous découvrons la plus importante et fascinante avancée scientifique du monde vers l'infiniment petit.

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En marge d'Interstellar

Début des années 2010. Dans la commune de Meyrin en Suisse, le siège du Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN) bruisse comme une ruche autour de l’ATLAS. Il ne s’agit pas d’une carte du monde, ou du moins seulement dans un sens métaphorique. Enfouie à cent mètres sous terre, cette impressionnante bête métallique de 7 000 tonnes, dont chaque soudure est faite à la main, est l’un des deux détecteurs polyvalents du plus grand accélérateur de particules du monde, le LHC (Grand collisionneur d’hadrons). En langage ordinaire, traduit avec humour par l’un des scientifiques du CERN, cela donne « une montre suisse de cinq étages ».

 « Rien n’est plus éloigné de notre survie que l’art et la physique. Mais c’est ça qui nous rend humain » conclut le physicien Savas Dimopoulos. Arkani-Ahmed, lui, se demande s’il vaut mieux réfléchir sur l’ordre ou le désordre. Deux des superbes réflexions que propose La Fièvre des particules, récit des quatre années d’espoirs et de d’angoisses qui permirent au Cern d’annoncer, le 4 juillet 2012, la découverte du boson de Higgs qui explique pourquoi le monde existe par la matière. Quatre détecteurs et accélérateurs de Hadron (Atlas, CMS, LHCb et Alice), un tunnel de 27 km, 100 000 ordinateurs connectés à travers le globe, 7 milliards de livres de budget ont permis à 10 000 chercheurs théoriciens et expérimentaux de cent pays de réaliser ce miracle. Outre les motivations de chacun, nous découvrons un univers où tous se respectent profondément, ont de l’humour et sont d’une grande humilité : « Sauter d’échec en échec avec joie, c’est le succès de la réussite » dit ainsi Dimopoulos. L’émouvante annonce finale en présence des physiciens Higgs et Englert en est la plus belle illustration.

Comblé de récompenses, monté comme un polar, ce documentaire passionnant, aux images léchées, réussit le tour de force d’être à la fois dense et simple, destiné à tous les publics, tout en abordant la question métaphysique des infiniment grand et petit.

Trous noirs et particules à l'affiche cette semaine au cas ou INTERSTELLAR vous aurait laissé quelques interrogations.