Kingsman : services secrets

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KINGSMAN, l'élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L'un d'eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy.
Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l'esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie?

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Originairement maison de tailleur pour les grands de ce monde, Kingsman a monté à Londres grâce à ses bénéfices une agence indépendante de renseignement pensée sur le mythe des chevaliers de la Table ronde. En 1997, lors d’une mission en Irak, un agent meurt pour sauver Galahad, responsable de l’erreur fatale. Aussi, quand 17 ans plus tard, en indélicatesse avec la Justice, Garry Unwin, alias Eggsy, le fils de son sauveur, l’appelle au secours, Galahad n’hésite pas. Mieux, un agent ayant été assassiné, il convainc Eggsy de suivre les traces de son père et d’intégrer Kingsman. Alors qu’Eggsy entame les épreuves qualificatives, le philanthrope Richmond Valentine met au point une machination visant à éliminer un milliard d’humains au moyen d’un virus neurologique incorporé à une carte SIM qu’il a fait distribuer gratuitement… Qu'on le veuille ou pas, l'adaptation de bandes dessinées au cinéma est là pour rester. Pour les rares et souvent magnifiques films qui prennent des risques avec le genre (Birdman, Unbreakable), il y a un moule établi qui a fait ses preuves et qui a accouché de tous les Batman, Spider-Man et Iron Man de ce monde. C'est dans cette lignée que s'inscrit Kingsman: The Secret Service qui demeure une des transpositions les plus satisfaisantes des dernières années. Rien ne laissait présager une telle réussite. Il est encore question d'un combat entre le Bien et le Mal. La race humaine est sur le point d'être décimée et nos héros se battent à coup de gadgets. C'est James Bond et Chapeau melon et bottes de cuir remis au goût du jour. Ça serait pourtant bien mal connaître le metteur en scène Matthew Vaughn qui offre un condensé de tous ses précédents longs métrages. De Layer Cake, il a gardé l'accent anglais à couper au couteau et son milieu pauvre et difficile, ses poursuites en voitures et ses règlements de compte virils. Il y a le climat magique et complètement imprévisible de Stardust, les relations pères-fils de Kick-Ass ainsi que sa grande violence salvatrice et très graphique. Puis il y a le long entraînement façon My Fair Lady de X-Men: First Class, son humour niais mais bien placé, ses effets spéciaux spectaculaires qui ne sont heureusement pas en trois dimensions et sa musique d'un héroïsme débonnaire et ironique, qui fait écho à un certain Man of Steel. Alors que Marvel semble sans cesse creuser le même filon, le cinéaste de cette missive implacable fait du neuf avec du vieux, insufflant un style unique à la production. Le scénario est branché sur l'actualité, sur les problèmes de surpopulation et de dérèglements climatiques sans pour autant se prendre trop au sérieux ou laisser croire qu'il parle prétentieusement de la société post-11 septembre. C'est le divertissement qui est privilégié, celui qui est intelligent, original et qui en met plein les yeux. Plusieurs affrontements deviendront certainement cultes tant ils sont jouissifs (celui à l'Église est le meilleur exemple). Et à l'image de Guy Ritchie et de son premier Sherlock Holmes, Vaughn amène un souffle nouveau à ses scènes d'action. Il n'offre pas un montage épileptique où l'on ne voit rien comme la génération Taken et Fast and Furious. Au contraire, tout est limpide et en très longs plans, ce qui permet de constater - mais ça, on le savait déjà - sa grande maîtrise technique. Ce sentiment de béatitude se répercute évidemment au niveau de l'interprétation. Qui savait que Colin Firth était capable de casser autant de gueules sans jamais se décoiffer? Il le fait avec une joie communicative, étant un excellent mentor pour Taron Egerton qui campe cette relève juste assez sauvage et innocente pour être intéressante. Il est secondé de la crème de la crème des acteurs britanniques (Michael Caine, Mark Strong) afin de faire face à un des méchants les plus fous vus au cinéma depuis longtemps. Samuel L. Jackson combine ses rôles de Oldboy et de RoboCop pour incarner un riche homme d'affaires qui zézette, mais qui sait bien s'entourer pour faire couler le sang de la façon la plus insoupçonnée. Sans totalement révolutionner le genre qui commence sérieusement à être usé, Kingsman: The Secret Service propose une fraîcheur et une liberté qui fait beaucoup de bien. Il y a ici suffisamment d'action incroyable, de touches humoristiques et de scènes de bravoure pour tenir toute la saison. On attend déjà les copies venir à la tonne.