Luis Buñuel

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  • Date de naissance : 22 février 1900
  • Décédé(e) le : 29 juillet 1983
  • Né en 1900 dans l’Aragon, Luis Buñuel grandit au sein d’une famille bourgeoise catholique et reçoit une éducation très stricte chez les Jésuites. Il part à Madrid pour ses études et fait la connaissance de Salvador Dalí et Federico García Lorca, qui deviendront ses amis proches. C’est en France – où il s’installe en 1925 – que Buñuel fait ses premiers pas au cinéma. Il travaille d’abord comme assistant de Jean Epstein avant de réaliser son premier court-métrage en 1928, Un chien andalou – coécrit avec Salvador Dalí. Ce film très personnel, largement influencé par le courant du surréalisme, permet à l’Espagnol d’intégrer le groupe mené par André Breton. L’Âge d’or, tourné trois ans plus tard et considéré comme le premier chef-d’œuvre surréaliste, déclenche un véritable scandale en France en raison de son caractère « antipatriotique et anticlérical ». Ce sera le début d’une longue traversée du désert pour Buñuel. En quinze ans, il ne tourne qu’un seul film, Las Hurdes (Terre sans pain), court-métrage documentaire sur cette région extrêmement précaire de l’Estrémadure. Après avoir vécu entre l’Espagne – sous dictature franquiste depuis 1939 –, la France et les États-Unis, Buñuel s’installe en 1946 au Mexique où il sera naturalisé trois ans plus tard. Grand film sur la misère des bidonvilles mexicains, Los Olvidados (1950) signe son grand retour sur la scène cinématographique mondiale – il obtient le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes de 1951. S’ensuit alors une période très prolifique puisque Buñuel réalisera pas moins d’une douzaine de films en seulement dix ans – dont les célèbres La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz (1955) ou Nazarín (1959). En 1961, il retourne enfin en Espagne et parvient à contourner la censure avec Viridiana, où le cinéaste renoue avec ses thèmes de prédilection – critique acerbe de l’Église et de la bourgeoisie, érotisme sous-jacent… Ce film fait scandale à sa sortie et est aussitôt interdit en Espagne, mais obtient en parallèle la Palme d’or au Festival de Cannes. Après une dernière parenthèse mexicaine avec L’Ange exterminateur (1962) et le court-métrage Simon du désert (1965), Buñuel achève sa carrière en Europe, essentiellement en France, auprès du scénariste Jean-Claude Carrière et du producteur Serge Silberman. Il signe là ses plus grands succès critiques et commerciaux avec Belle de jour (1967) ou Le Charme discret de la bourgeoisie (1972). Cet obscur objet du désir (1977) sera sa dernière réalisation. Il meurt sept ans plus tard à Mexico.