Michael Winner

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  • Date de naissance : 30 octobre 1935
  • Décédé(e) le : 21 janvier 2013
  • Si Michael Winner entame une carrière professionnelle très jeune (il écrit dans un journal britannique dès 14 ans), il lui faudra attendre le début des années 70, et les opportunités hollywoodiennes afin de rencontrer le succès.

    Après un poste d’assistant de direction à la BBC, la réalisation de quelques épisodes télé et longs métrages, c’est en effet avec The Lawman (L’homme de loi, 1971), porté par Burt Lancaster et Robert Duvall, Scorpio (1973) avec le même Burt Lancaster et Alain Delon, et surtout The Nightcomers (Le corrupteur, 1972), sorte de conte SM incarné par le trouble Marlon Brando, que Winner commence à se faire une réputation internationale.

    Puis, en 1974, survient le film-clé. Death Wish (Un justicier dans la ville), ou le récit d’une vengeance implacable menée par un architecte suite au meurtre de son épouse et au viol de sa fille, propulse le cinéaste à une autre dimension. Primé en Allemagne, auréolé d’un Grammy Award pour sa bande originale signée Herbie Hancock, le film se pose en matrice du genre, référence centrale pour les vigilante-movies. Charles Bronson, brisé et sauvage, vengeur assoiffé de justice, y joue sans doute l’une de ses plus belles partitions, un rôle majeur qu’il n’hésitera pas à reprendre dans les quatre autres épisodes suivants de la saga. (Winner ne réalisera que les trois premiers)

    Paradoxalement, la suite de la carrière de Winner s’essoufflera. Malgré la diversité de ses tentatives – comédie, thriller, fantastique -, le public, à l’instar d’une bonne partie de la critique le boudera.

    De cet artiste multifacettes (il fut aussi critique gastronomique), restent donc des impressions contrastées. Tantôt formaliste brillant, virtuose innovant, sondeur capable de rendre avec brio les affres et pulsions noirâtres de l’âme ; tantôt vulgaire, réac’, débordant de violence gratuite, Winner a durant plus de 40 ans bâti une filmographie controversée, limite, parfois géniale, parfois médiocre. Mais une œuvre néanmoins protéiforme (de la comédie au fantastique en passant par le thriller politique), hors-formats, surprenante. Une œuvre qui, à n’en point douter, lui survivra.