Joan Crawford

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  • Date de naissance : 23 mars 1905
  • Décédé(e) le : 10 mai 1977
  • Joan Crawford, de son vrai nom Lucille Fay LeSueur est l’une des stars les plus symboliques de l’âge d’or d’Hollywood. Sa carrière couvre, sur plus de 40 ans, les différentes époques des grands studios américains. Elle joua les filles délurées (« les flappers ») des années folles, les jeunes femmes arrivistes dans les années trente, les femmes victimes dans des mélodrames des années 40 et 50.

    Elle obtient un Oscar en 1945 pour Le Roman de Mildred Pierce.

    Elle a été l’une des actrices américaines dont l’étoile a brillé le plus longtemps et la seule vedette du muet qui soit demeurée encore une grande star au cours des années 60.



    D’origine modeste et de parents séparés avant sa naissance, Lucille Fay LeSueur se passionne pour la scène et le spectacle dès son plus jeune âge (son beau-père, qui quitte également sa mère, est propriétaire d’un théâtre à Lawton en Oklahoma).

    Âgée d’à peine douze ans, elle effectue divers travaux ménagers, elle travaille dans une blanchisserie puis comme vendeuse et comme serveuse de restaurant. Battue par ses proches et humiliée dans sa vie quotidienne, la jeune femme ravale sa fierté et n’a qu’une idée en tête se sortir de la misère. Elle cultive sa passion, la danse, et continue à prendre des cours et passer des castings.

    Elle finit par devenir girl dans une troupe de théâtre. Elle se produit dans des revues où elle exécute les danses à la mode, entre 1921 et 1924. C’est en gagnant un concours de danse qu’elle se fait remarquer par un responsable de la Metro-Goldwyn-Mayer, Harry Rapf, qui lui propose de tenter sa chance au cinéma.



    Elle commence à 17 dollars la semaine pour la MGM, double Norma Shearer qui deviendra sa rivale attitrée et multiplie les figurations. Elle tourne en 1925 dans Pretty ladies et obtient son premier rôle important dans Old Clothes.

    Mais son nom ne convient pas : un concours est lancé pour lui trouver un pseudonyme et la voilà rebaptisée Joan Crawford. La transformation peut commencer.



    Elle tourne dans plus de 20 films muets en quatre ans dont Plein les bottes avec Harry Langdon, L'Inconnu de Tod Browning avec Lon Chaney, Un soir à Singapour avec Ramon Novarro. Ambitieuse et impatiente de réussir, elle veut progresser. Elle assiste à d’autres tournages, elle fréquente leurs réalisateurs et les stars de l’époque, mais ça n’avance pas assez vite à son goût.

    Elle trouve enfin le succès et la consécration en danseuse de night-club dans Les Nouvelles vierges d’Harry Beaumont, rôle qu’elle « chipe » à Clara Bow. Film symbolique sur l’ère du jazz qui bats alors son plein, elle incarne une jeune fille « moderne », cheveux courts, buvant sec et changeant de partenaires masculins avec désinvolture. Elle y gagne ses galons de star !



    Dès lors Louis B. Mayer, le directeur de la MGM, la bichonne et lui achète une maison et une voiture de luxe. La transformation continue, on la coule dans un moule et elle est créée de toutes pièces. Un jour, enfin, elle se « trouve » : lèvres charnues soulignées d’un rouge à lèvres agressif, œil et cils maquillés de façon à approfondir le regard, sourcils épais. Elle sera transformée en une des plus grandes légendes de l’écran noir et blanc par la grâce de la machine à fabriquer les stars qu’est la MGM.

    En 1929, elle passe avec succès « l’examen » du parlant avec L’Indomptée de Jack Conway.



    Des rôles tels que ceux de Greta Garbo et Norma Shearer l'attirent : aussi quand cette dernière, enceinte, doit s'arrêter, elle prend sa place dans Paid en 1930. Joan gagne alors autant d’argent que ses deux stars rivales de la MGM. Garbo fut d’ailleurs troublée, par cette jeune star risquant de l’éclipser, dans le film d’Edmund Goulding de 1932, Grand Hôtel, réunissant quelques-unes unes des plus grandes stars de la MGM et où Joan Crawford prouve que son jeu peut rivaliser avec celui de Garbo.



    Au moment de la « Grande dépression » des années 30, Joan incarne dans une série de films, des personnages au « quotidien » avec lesquels les spectateurs peuvent s’identifier contrairement aux inaccessibles stars du muet. Ce sont des rôles de jeunes vendeuses ou d’employées faisant leur chemin dans la vie malgré les difficultés et qui atteignent un niveau social élevé tout en vivant dans le regret et le remords d’avoir renié leurs origines modestes, dans des films comme : Fascination (1931) de Clarence Brown avec Clark Gable, Le Tourbillon de la danse (1933) de Robert Z. Leonard avec de nouveau Clark Gable, Vivre et aimer (1934) de Clarence Brown et surtout dans le magnifique Mannequin (1937) de Frank Borzage avec Spencer Tracy, dans ce rôle Joan Crawford donne une de ses meilleures interprétations.

    Dans cette période, elle forme avec Clark Gable, le couple idéal et explosif de la MGM. Ils jouèrent ensemble dans huit films de tout genre, des mélodrames comme La Pente, des films musicaux tels que Le Tourbillon de la danse et des comédies légères Souvent femme varie ou Loufoque et Cie.



    Mais la « mécanique » s’enraye et à la fin des années 30 le succès n'est plus au rendez-vous. La MGM qui a reconduit son contrat à 300 000 dollars par an (pour cinq années) s'inquiète.

    Femmes de George Cukor, en 1939, lui rend, pour un moment, la confiance de son public. Composé d’un casting uniquement féminin, le film la confronte, pour la dernière fois, à sa grande rivale Norma Shearer. On peut citer dans cette fin de règne à la MGM : Le Cargo maudit de Frank Borzage où Joan Crawford retrouve pour la dernière fois son partenaire favori, Clark Gable et deux films de George Cukor : Il était une fois et Suzanne et ses idées. Les films suivants sont des échecs et sa carrière à la MGM s’effondre.



    En 43 elle quitte, par la petite porte, la compagnie après 18 ans « de bons et loyaux services ».



    Après avoir fait le siège de la Warner, la compagnie lui ouvre ses portes avec l’idée d’en faire la rivale de la grande vedette maison, Bette Davis.

    Bien qu’elle soit au creux de la vague, Joan réalise un come-back retentissant avec un rôle rejeté par Bette Davis, Le Roman de Mildred Pierce. Ce film, un mélange de mélodrame et de film noir, est l’histoire d’une mère désenchantée, il est réalisé de façon magistrale par Michael Curtiz et rarement Joan avait été aussi émouvante. C’est le succès critique et public, elle obtient l’Oscar de la meilleure actrice et sa carrière redémarre. La Warner lui signe un contrat pour 7 ans à deux cent mille dollars par film.

    Son film suivant, Humoresque, confirme la résurrection de la star et dès lors, toutes ses apparitions se soldent par un succès commercial : Femme ou maîtresse d’Otto Preminger, La Possédée, Boulevard des passions de Michael Curtiz, L'Esclave du gang, Le Masque arraché...



    En 1952, Joan quitte la Warner et devient indépendante.



    Elle revient triomphale à la MGM en 1953, après 10 années d’absence, pour tourner un film musical La Madone gitane. Mais surtout, elle tourne Johnny Guitare en 1954, western baroque et flamboyant, un chef-d’œuvre de Nicholas Ray qui lui offre un de ses plus beaux rôles, celui de la farouche Vienna. Le film est adulé par les critiques et les cinéphiles.

    Elle continue de tourner dans des mélodrames, ces « films de femmes » qui sont maintenant rivées devant le petit écran et le préfèrent au grand. De plus, avec l’âge, les rôles se font de plus en plus rares.



    Joan tourne son chant du cygne en 1962 avec Robert Aldrich dans Qu'est-il arrivé à Baby Jane?. Elle est confrontée pour la première fois à son ancienne rivale de la Warner, Bette Davis. La rencontre des deux monstres sacrés est terrible et vire à un véritable affrontement. Mais le film est un succès et redonne aux deux stars une renommée internationale. C'est un tel triomphe qu'une suite est entreprise en 1965, Chut... Chut, chère Charlotte, mais Joan Crawford tombe malade et déclare forfait. C’est Olivia de Havilland qui la remplace auprès de Bette Davis.

    Elle joue par la suite dans des films d’horreur sans grand intérêt et travaille beaucoup pour la télévision. Après un dernier film en Grande-Bretagne en 1970, Trog, elle met un terme à sa carrière.



    Joan Crawford meurt à New York le 10 mai 1977 rongée par un cancer.



    Joan Crawford se maria cinq fois, ses quatre premiers mariages finirent par un divorce et le cinquième par le décès du mari. Ne pouvant pas avoir d’enfants, l’actrice a adopté trois filles et un garçon (Christina, Kathy, Cindy et Christopher).

    Christina publia en 1979, après la mort de sa mère, une biographie « Maman très chère » qui décrit l’actrice bien plus comme une marâtre que comme un mère attentionnée et qui fera l’objet d’une adaptation au cinéma avec Faye Dunaway dans le rôle de Joan Crawford.