Henri-Georges Clouzot

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  • Date de naissance : 20 novembre 1907
  • Décédé(e) le : 12 janvier 1977
  • Scénariste, dialoguiste et réalisateur français, Henri-Georges Clouzot est né à Niort le 20 novembre 1907 et mort d'une crise cardiaque le 12 janvier 1977.
    Études à Brest puis à Paris, au Collège Sainte-Barbe, où il prépare l'École Navale. Sa vue étant défectueuse, il se tourne vers la carrière diplomatique. Mais ses études à l'École des Sciences politiques le conduisent... au journalisme : il devient rédacteur à "Paris-Midi", puis successivement secrétaire des chansonniers René Dorin et Mauricet.
    Dés le début des années trente, il fréquente les milieux cinématographiques et fait des travaux d'adaptation pour le cinéaste Carmine Gallone : Un soir de rafle (1931), Ma cousine de Varsovie (1931). Il devient assistant réalisateur en Allemagne et en France, s'emploie à diverses besognes, écrit même une opérette, La belle histoire, qui n'a aucun succès. Sa santé l'oblige à se retirer dans un sanatorium où il écrit une tragédie, Le mur de l'Ouest, dont il confie le manuscrit à Louis Jouvet (qui le perd). En 1940, le théâtre du Grand Guignol accepte un de ses levers de rideau : On Prend les Mêmes. C'est à la même époque qu'il adapte avec l'acteur Pierre Fresnay, Le duel, d'après une pièce d'Henri Lavedan.
    Sa carrière de cinéaste prend corps. Après avoir écrit le dialogue du Dernier des six (1941, Georges Lacombe) et le scénario des Inconnus dans la maison, d'après Georges Simenon (1941, Henri Decoin), il signe son premier film en tant que metteur en scène : L'assassin habite au 21. Mais c'est Le corbeau (1943) qui le rendra définitivement célèbre.
    Après la Libération, Clouzot a connu une période de purgatoire. Il en sort en 1947 avec Quai des orfèvres. Dés lors, il acquiert une réputation de réalisateur tyrannique, surtout à l'égard des comédiens et comédiennes qu'il terrorise pour leur faire donner le meilleur d'eux-mêmes. Son oeuvre se caractérise par la noirceur et le réalisme : c'est la description de l'ambiguïté morale de l'âme humaine. Deux exceptions cependant : Miquette et sa mère (une comédie vaudevillesque en costumes) et Le mystère Picasso (un document sur la création artistique).
    En 1950, un projet ambitieux et mystérieux, Brazil, est abandonné au terme d'une longue préparation.
    En 1952, il réalise l'un de ses plus grands succès, Le salaire de la peur, lequel remporte le Grand Prix au Festival de Cannes (la Palme d'Or n'existait pas encore à l'époque). C'est en 1955 que son célèbre film Les diaboliques sort sur les écrans. Il y met en scène l'acteur Paul Meurisse, victime d'un meurtre commis par la mystérieuse complicité entre sa femme et sa maîtresse, respectivement incarnées par Vera Clouzot - la propre femme du cinéaste - et Simone Signoret.
    En 1956, Clouzot s'intéresse aux méthodes de l'une des figures les plus marquantes de la peinture du 20e siècle, Pablo Picasso, et réalise le film documentaire Le mystère Picasso.
    Peu avant la mort de sa femme Vera Clouzot, survenue en décembre 1960, le cinéaste met en scène Brigitte Bardot dans le film de procès La vérité, par lequel il confirme la noirceur de son cinéma. A la même époque, les artistes de la Nouvelle Vague prennent pour cible le classicisme des films dits de "qualité française", dont fait partie Clouzot. Face à l'émergence de nouveaux réalisateurs comme Jean-Luc Godard ou François Truffaut, ses films et son image apparaissent comme dépassés, démodés.
    Clouzot se lance alors dans la réalisation de L'enfer qui doit être un grand coup esthétique. Le film bénéficie d'un budget illimité mais Clouzot pousse à l'excès ses recherches et contraint par ses exigences son acteur, Serge Reggiani, au départ. Victime d'un infarctus peu après, Clouzot doit abandonner son film dont les rushes restants seront montré par Serge Bromberg en 2009 dans L'enfer d'Henti-Georges Clouzot.
    La prisonnière, qu'il réalise en 1968 et dans lequel Laurent Terzieff se voit attribuer l'un de ses plus beaux rôles au cinéma, témoignera de cette dimension quasi-avant-gardiste par son traitement et l'audace de son sujet : l'image photographique et son possible pouvoir d'emprise sur les fantasmes et les pulsions sexuelles.