Agnès Varda

Voir les photos de Agnès Varda sur bdfci.info
  • Date de naissance : 30 mai 1928
  • Décédé(e) le : 29 mars 2019
  • Née Arlette, parce qu'elle a été conçue en Arles, Agnès Varda grandit rue de l'Aurore, à Bruxelles, avec son père grec, sa mère et ses quatre frères et sœurs. Elle quitte en 1940 la Belgique bombardée pour rejoindre Sète, où elle passe son adolescence, avant de monter à la capitale. Elève de Bachelard à la Sorbonne, étudiante à l'Ecole du Louvre, elle obtient un CAP de photographie, sa première passion. En 1949, Agnès Varda rejoint en Avignon le Sétois Jean Vilar, qui créa deux ans plus tôt le célèbre Festival de théâtre. Se faisant connaître grâce à ses clichés de Gérard Philipe ou Maria Casarès, elle choisit deux acteurs du TNP, Silvia Monfort et Philippe Noiret (débutant au cinéma) pour son premier long métrage, La Pointe courte, monté par le jeune Resnais. Ce coup d'essai, qui mêle avec peu de moyens chronique réaliste et étude psychologique, annonce, en 1954, les audaces de la Nouvelle vague. Le succès public suivra en 1961 avec Cléo de 5 à 7, promenade dans Paris en compagnie d'une chanteuse qui attend des résultats médicaux, tandis que Le Bonheur décrochera le Delluc en 1965.Dès ses débuts, Varda passe du court au long métrage, du documentaire à la fiction, signant un film de commande sur les châteaux de la Loire en 1957 puis un récit onirique avec Catherine Deneuve (Les Créatures). En 1967, elle accompagne aux Etats-Unis son mari Jacques Demy, qu'elle rencontra au Festival de Tours en 1958. Tombée amoureuse de Los Angeles, où elle fréquente Andy Warhol et Jim Morrison, elle y tournera notamment une fiction hippie (Lions love) et un docu sur les peintures murales. Mais Varda peut aussi partir à la rencontre de ses voisins de quartier (Daguerréotypes en 1978), s'inspirer d'une photographie (Ulysse) ou prendre pour modèle Jane Birkin, à l'occasion d'un de ces films-gigognes dont elle a le secret (Jane B. par Agnès V./Kung-Fu Master). Adepte du coq-à -l'âne, du collage et du calembour, Agnès Varda sait aussi se faire le témoin de son époque, évoquant les luttes féministes dans L'Une chante, l'autre pas ou la condition de ceux qu'on ne nomme pas encore SDF dans Sans toit ni loi : au terme d'un tournage éprouvant pour la toute jeune Sandrine Bonnaire, le film remporte le Lion d'or à Venise et un beau succès en salles en 1985. Plus tard, avec Les Glaneurs et la glaneuse, tourné en DV, la cinéaste pointera, à sa manière, les excès de la société de consommation. Avec son talent de conteuse, son insatiable curiosité et son éternelle coupe au bol, Varda a su se faire, au fil des ans, une place à part dans le cinéma français, au point de se voir confier le redoutable honneur de tourner le film-hommage au 7e art centenaire (Les Cent et une nuits). Sur un mode plus intime, elle consacre 3 films précis et précieux (dont Jacquot de Nantes en 1991) au défunt Jacques Demy.
    En 2001, la septuagénaire Agnès Varda, toujours en activité, reçoit un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, le prix René-Clair de l'Académie française en 2002, une Palme d'honneur au Festival de Cannes 2015, un Oscar d'honneur reçu en 2017 et la Caméra de la Berlinale en 2019.
    Elle est décéde à Paris le 29 mars 2019.