Le Charme discret de la bourgeoisie TP

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Don Rafael Acosta et ses amis M. et Mme Thévenot, accompagnés de Florence, la sœur de madame, se rendent à dîner chez M. et Mme Sénéchal. À leur arrivée, ils s’étonnent de l’absence de feu dans la cheminée et constatent que la table n’est pas mise. C’est que les Sénéchal n’avaient pas noté la bonne date sur leur agenda. Ils décident quand même de se rendre dans un restaurant du coin mais son propriétaire vient de passer l’arme à gauche et repose dans la pièce d’à côté. Chaque fois que les six amis décident de se retrouver, une circonstance imprévue va interrompre leur repas…

Vos commentaires et critiques :

 
Pour leur troisième collaboration, Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière souhaitent faire un film fondé sur le principe de répétition. Le Charme discret de la bourgeoisie tourne tout entier autour d’un rituel cher à cette caste : le repas – ou, en l’occurrence, l’absence de repas puisque les protagonistes n’arriveront jamais à terminer leurs agapes. L’éternelle frustration qu’elle entraîne chez les héros est un puissant facteur comique, renforcé par un humour toujours plus absurde et grinçant. Fernando Rey, Paul Frankeur, Delphine Seyrig, Bulle Ogier, Stéphane Audran et Jean-Pierre Cassel prêtent leurs traits à ses « bourgeois magnifiques », révélant leurs failles et leurs travers. Buñuel décortique avec drôlerie les habitus de cette classe sociale avec ses rituels immuables, rappelant le cinéma d’un autre grand réalisateur, Claude Chabrol – ressemblance souligné par la présence de Stéphane Audran. Mais plus que d’en faire une simple critique, le cinéaste s’amuse à semer un grain d’anarchie dans cette bourgeoisie en décloisonnant les frontières sociales : l’évêque devient jardinier, l’ambassadeur fraye avec une terroriste… Le Charme discret de la bourgeoisie est le deuxième volet du triptyque surréaliste de Luis Buñuel. Rappelant parfois la structure des Mille et Une Nuits avec ses nombreux récits enchâssés, le film oscille entre rêve et réalité, les scènes semblent s’enchaîner sans raison apparente. Les bourgeois tournent en rond dans un monde qui n’avance plus pour eux et restent figés dans le décor. Ils n’ont alors d’autre choix que de s’inventer une multitude de mondes parallèles pour tenter d’échapper à une mort imminente – symbolisée dans leur incapacité à se nourrir. Oscar® du meilleur film étranger en 1973, Le Charme discret de la bourgeoisie est une comédie satirique qui bouscule joyeusement les conventions !