Elle s'en va TP

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Bettie, la soixantaine, se voit soudain abandonnée par son amant et en péril financier avec le restaurant familial. Que faire de sa vie ?
Elle prend sa voiture, croyant faire le tour du pâté de maison.
Ce sera une échappée. Au fil de la route : des rencontres de hasard, un gala d'ex-miss France, le lien renoué avec sa fille, la découverte de son petit-fils, et peut être l'amour au bout du voyage…
Un horizon s'ouvre à elle.

Vos commentaires et critiques :

Ce serait l'histoire d'une femme de soixante bien sonnés qui part pour acheter un paquet de cigarettes et qui ne revient pas, qui s'offre une échappée… Ou alors ce serait l'histoire d'une actrice, et pas n'importe laquelle, Catherine Deneuve, qui oublie tous les oripeaux, toutes les contraintes de son statut de star et qui s'embarque dans une aventure où elle serait libre d'être elle-même, au naturel, à l'instinct, à l'envie… Emmanuelle Bercot : « J’avais depuis longtemps le désir de filmer Catherine Deneuve. Très peu d’acteurs en France m’inspirent une telle envie. Comme beaucoup de gens de ma génération, Catherine fait partie de ma vie – il n’y a pas une époque où je n’ai pas été marquée par elle, au travers de ses films. J’ai vraiment écrit Elle s’en va pour elle, et Catherine a été mon moteur absolu tout au long de l’aventure de ce film. »
Bettie a donc soixante ans et des brouettes, elle habite à Concarneau où elle « tient » un petit restaurant qui bat sérieusement de l'aile. Il n'est d'ailleurs pas le seul, c'est toute la vie de Bettie qui semble partir en brioche : son amant marié vient de lui annoncer qu'il allait enfin quitter sa femme… pour suivre une jeunette qu'il vient de rencontrer ! Et puis elle ne peut plus supporter sa mère, qui vit avec elle dans l'appartement au-dessus du restaurant – Bettie doit même traverser la chambre maternelle pour accéder à la salle de bain, c'est vous dire le piège – et qui ne peut pas s'empêcher de se mêler de ce qui ne la regarde pas, et en particulier des amours foireuses de sa fille. Bref Bettie est au bord de la crise de nerfs, au point de ressentir le besoin irrépressible de griller une cigarette, elle qui a arrêté de fumer depuis des années ! Irrépressible, ce n'est pas un vain mot : elle abandonne le resto en plein service, et grimpe dans sa voiture, en quête d'un bureau de tabac ouvert. Mais un dimanche, en début d'après-midi, dans la Bretagne profonde, ce n'est pas gagné…
Et voilà c'est parti. Elle est partie, elle ne va pas s'arrêter de sitôt. La recherche de clopes n'est évidemment qu'un prétexte, un déclic, même si elle va tout faire pour en trouver une : scène très marrante de la rencontre avec un papy bienveillant, qui va lui en rouler une avec ses gros doigts… Bettie s'en va. Vers l'ailleurs, vers d'autres horizons, vers d'autres perspectives. Elle ne va pas couper tous les ponts, au contraire, elle va sans l'avoir prévu être amenée à renouer des liens distendus avec sa fille, qui l'appelle à l'aide pour récupérer Charlie, son gamin, le petit-fils de Bettie donc, supposé aller rejoindre son grand-père paternel pour les vacances, dans le Vercors…
De la Bretagne au Vercors, la route est longue, et pas toute droite, surtout qu'elle va passer par Annecy, à la recherche impromptue du temps perdu, des souvenirs envolés, de la jeunesse enfuie. Elle s'en va Bettie. Elle finira bien par arriver quelque part. Où il y aura quelqu'un…