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Toutes vos critiques :

Il buco
Il buco (2021), la critique de B.G
  Pour Michelangelo Frammartino, c’est, onze ans après, un retour sur les lieux du tournage de son précédent film, le merveilleux Le Quatro volte. Et sa façon de faire est la même, qui nous désarçonne d’emblée. Est-on dans une fiction, dans un documentaire ? Quelle est la part de réel, la part inventée ? Tout devient jeu de piste et d’observation. Dès les premiers instants on n’a d’autre choix que de se laisser porter, comme à dos d’âne, par la beauté des paysages, les sensations, notre imagination. Tiens ? Quel est ce cri qui surplombe ceux de la nature ? Celui d’un homme à la voix tantôt gutturale, tantôt haut perchée, un cri tout aussi primal que celui d’un animal...
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Cannes courts métrages 2021
Cannes courts métrages 2021 (2022), la critique de B.G
programme Haut les Cœurs d’Adrien Moyse Dullin, 15’ Le ciel du mois d’août (Céu de Agosto (August Sky) de Jasmin Tenucci, 15’Sideral de Carlors Segundo, 15’Pa Vend (Déplacé) de Samir Karahoda, 15’Tous les corbeaux du monde (All the Crows in the World (Tian Xia Wu Ya/) de Yi Tang, 14’
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Tranchées
Tranchées (2022), la critique de B.G
Loup Bureau s’immerge dans un avant-poste de l’armée ukrainienne dans le Donbass et prend le pouls d’une guerre en suspens, étrange mélange d’attente et d’éclats. "Que font nos amis ? – Les nouveaux sont plus calmes, ils font rarement feu, les autres avant eux étaient de vraies brutes". Dans cette casemate des avant-postes de l’armée ukrainienne dans le Donbass, sur la ligne de front où les positions ennemies des séparatistes pro-russes sont à portée de regard, l’électricité vacille et des chiens paressent aux pieds des soldats nettoyant leurs armes. Depuis le printemps 2014, les accords de cessez-le-feu se succèdent, mais "la guerre ne se termine pas pour autant"...
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Euforia
Euforia (2018), la critique de B.G
Cannes 2018 : un certain regard Les liens du sang De retour à Un certain regard où elle a déjà été invitée pour son premier film, Miele, mention spéciale du jury œcuménique en 2013, la comédienne Valeria Golino a écrit le script d’Euphoria avec ses complices Francesca Marciano et Valia Santella. Elle y réunit  Riccardo Scamarcio et Valerio Mastandrea dans les rôles de deux frères que la vie a séparés et qu’une cause commune va inciter à mieux se connaître et s’apprécier. Figurent également au casting, Isabella Ferrari, Valentina Cervi et Jasmine Trinca, qui tenait déjà le rôle principal de son opus précédent et prix d’interprétation d’Un certain regard en 2017 pour Fortunata de Sergio Castellito...
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Suis-moi je te fuis
Suis-moi je te fuis (2020), la critique de B.G
  Entre ses deux collègues de bureau, le cœur de Tsuji balance. Jusqu’à cette nuit où il rencontre Ukiyo, à qui il sauve la vie sur un passage à niveau. Malgré les mises en garde de son entourage, il est irrémédiablement attiré par la jeune femme... qui n’a de cesse de disparaître.Sous la forme d'un diptyque d’une magistrale envergure (Suis-moi je te fuis se complète d'un deuxième film, Fuis-moi je te suis), Kôji Fukada emprunte aussi bien à la chronique domestique qu’au drame voire au thriller. Suis-moi je te fuis brosse une ample quête amoureuse où les rôles s’inversent et se dédoublent continuellement : une fresque cinématographique au développement vertigineux.
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Detroiters
Detroiters (2022), la critique de B.G
    Paradoxalement, Detroit est devenue une ville hautement cinématographique du fait de son déclin (souvenez-vous en particulier du fascinant Only lovers left alive de Jim Jarmush, qui faisait déambuler son couple de vampires millénaires dans des rues et des décors quasi fantomatiques). Capitale américaine donc mondiale de l’automobile durant les années prospères des lendemains heureux de la guerre, la ville a subi de plein fouet le déclin du secteur et la propension des grands groupes à délocaliser leur production vers des contrées aux salaires plus bas et à la pression syndicale moindre...
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Evolution
Evolution (2021), la critique de B.G
« Une confrontation à l’Histoire. Exaltant et libérateur. » (Martin Scorsese, par ailleurs co-producteur du film)C’est un film hors normes, saisissant, époustouflant, et sa première séquence est probablement une des plus impressionnantes et perturbantes performances de mise en scène qu’il nous ait été donné de voir depuis bien longtemps. Aussi forte que celle qui ouvrait un autre film hongrois inoubliable, Le Fils de Saul, de Laszlo Nemes. On y voit trois hommes vêtus de manteaux de cuir noir, armés de grands balais et de seaux lourdement remplis d’eau, pénétrer dans une grande pièce vide, sinistre, qu’on dirait souterraine, en tout cas dépourvue de fenêtres et baignée d’une lumière jaune blafarde...
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Coupez !
Coupez ! (2021), la critique de B.G
  « COUPEZ ! est un film high concept. C’est un film qui commence de manière catastrophique, et dont le concept se révèle à mesure que l’histoire avance, pour finir de manière très inattendue. Se présentant au départ comme un film de zombies de sous-catégorie il va progressivement passer au détournement de films de zombies, puis se transformer en comédie de situations, pour finir dans un genre nouveau, qui, en s’apparentant à un faux making of, réunit toutes les facettes que le film a explorées jusque-là dans un final explosif...
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L'Ombre d'un mensonge
L'Ombre d'un mensonge (2019), la critique de B.G
  Une lande organique qui se moque bien des morsures du vent. Des étendues herbeuses brûlées par le sel des embruns. Et, par-dessus tout ça, l’accent écossais qui nous balade. Le ton est donné et il va rompre avec celui des précédents films de Bouli Lanners, tout en restant fondamentalement le sien. Comme toujours, ces grands espaces d’une foudroyante beauté qui ramènent l’humain le plus sûr de lui à un peu d’humilité. Comme toujours cette tendresse qui abreuve chaque prise de vue, chaque rencontre. Comme toujours cette même bienveillance à voir le beau sous le laid, la noblesse d’âme sous les corps trapus, le gracieux dans les gueules burinées par la vie...
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Downton Abbey II : une nouvelle ère
Downton Abbey II : une nouvelle ère (2021), la critique de B.G
  Downton Abbey, tout en rassemblant de nouveaux adeptes au fil des rediffusions sur les plus ou moins petits écrans, continue sa route au cinéma avec cet opus 2 sous-titré Une nouvelle ère, pour la présentation duquel on peut reprendre sans hésiter ces quelques lignes introduisant le premier film, en 2019 :Images magnifiques aux couleurs d’automne, costumes chiadés… on retrouve tous les personnages qui faisaient le charme imparable des six saisons de la série. Il n’est néanmoins pas besoin de les avoir vues pour savourer le film, qui continue de nous raconter l’évolution d’une famille d’aristocrates « so british » et de leurs domestiques dans le petit château familial niché au cœur du verdoyant Yorshire, au début du siècle dernier...
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The Northman
The Northman (2020), la critique de B.G
  Comme dirait l’autre, on a vu la bête ! Et dans l’équipe, on a aimé, et même beaucoup aimé pour certains. Première réflexion après vision du film : si l’homme appartient à la famille des grands singes, les Vikings de The Northman semblent quant à eux avoir plus de points communs avec une meute de loups. Il est vrai que le nouveau film de Robert Eggers – auteur de l’envoûtant The Lighthouse – dépeint un univers d’une telle férocité animale qu’on aurait bien du mal à le comparer à d’autres œuvres du même genre et c’est tant mieux ! On pense par contre au maître des représentations visuelles de la fantasy, le peintre Frank Frazetta et ses couvertures de romans, de Tarzan à Conan le Barbare...
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Utama : la terre oubliée
Utama : la terre oubliée (2022), la critique de B.G
Il suffit de peu de choses pour que des films ou des existences prennent une dimension grandiose. Il suffit parfois de quelques montagnes lointaines se découpant sur de vastes étendues arides, ou d’une poignée d’humains refusant de baisser les bras en territoire hostile pour que nos cœurs soient renversés. Voici, dans des décors à couper le souffle, une magnifique histoire d’amour, pas de celles qui tournent au drame et qui passent à la postérité pour avoir été empêchées par des bandes ou des familles rivales, comme les Montaigu ou les Capulet. Nous ne sommes pas ici dans un de ces mélodrames qui cueillent en plein vol des jouvenceaux lisses et beaux. Sisa et Virginio ont bien vécu, leurs quatre-vingt ans burinés en témoignent...
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The Duke
The Duke (2020), la critique de B.G
  Y'a pas à chipoter : si les Britanniques sont très forts pour choisir des premiers ministres mal coiffés, prendre des décisions politiques suicidaires comme le Brexit, avoir une gastronomie des plus indéfinissables, ils le sont aussi pour un genre cinématographique qu’on pourrait dénommer « d’après une histoire vraie ». Et à côté des figures historiques – à commencer par leurs reines et rois – mis en scène dans des biopics souvent réussis, les cinéastes anglais n’ont par leur pareil pour relater des faits restés dans les mémoires qui impliquent des gens ordinaires, que rien ne destinait à occuper le devant de la scène...
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L’École du bout du monde
L’École du bout du monde (2019), la critique de B.G
  À voir la qualité des images, leur beauté époustouflante, on n’imagine pas les difficultés d’un tournage à 3400 mètres d’altitude. Les prises de vue se sont déroulées en grande partie à huit heures de marche de la première bourgade électrifiée et accessible en transports, dans un lieu si isolé et protégé par son écrin de montagnes que seule l’énergie solaire permettait de recharger les batteries des caméras !Le village de Lunana, avec ses cinquante âmes, serait un endroit paradisiaque, au pied des glaciers de l’Himalaya, sans les dix mois de neige qui le coupent du reste de la civilisation...
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Doctor Strange in the Multiverse of Madness
Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2019), la critique de B.G
  Dans ce nouveau film Marvel Studios, l'univers cinématographique Marvel déverrouille et repousse les limites du multivers encore plus loin. Voyagez dans l'inconnu avec Doctor Strange, qui avec l'aide d'anciens et de nouveaux alliés mystiques, traverse les réalités hallucinantes et dangereuses du multivers pour affronter un nouvel adversaire mystérieux.Doctor Strange in the Multiverse of Madness est un long-métrage surprenant autant dans sa forme que dans son fond, réussissant, selon nous, le pari que c’était donné Marvel Studios en mettant Chloe Zhao à la tête d’Eternals, à savoir proposer un long-métrage plus recherché dans sa forme.Un pari réussi, donc, puisque les nouvelles aventures de Strange s’avèrent être un petit bijou de cinéma dans sa construction...
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Limbo
Limbo (2020), la critique de B.G
  Sans vouloir faire de généralités sur les cinématographies nationales, on ne peut que constater l’incroyable capacité du cinéma britannique de nous faire passer du rire aux larmes tout en se coltinant des sujets de société graves, qu’il réussit à aborder avec tendresse et légèreté. Dans la continuité de Ali et Ava ou de After love, Limbo démarre très fort par une scène ubuesque. Dans une salle de classe austère, devant un auditoire cosmopolite de jeunes hommes circonspects, un étrange couple simule une scène de danse et de séduction. L’homme balourd tente un rapprochement physique pas franchement consenti avant de prendre une gifle...
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Les Passagers de la nuit
Les Passagers de la nuit (2021), la critique de B.G
Nous sommes en mai 1981 et une effervescence palpable remplit nombre de cœurs d’espérance… Par petites touches sensibles et formidablement justes, Mikhaël Hers nous (re)plonge sensuellement dans toute une époque, sa consistance. Délicatement, il maîtrise à la perfection ses effets, ne laisse rien au hasard...
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Varsovie 83, une affaire d'État
Varsovie 83, une affaire d'État (2021), la critique de B.G
  Pour bien comprendre les prémices du film, il faut se souvenir du contexte. Trois ans avant les faits relatés, en 1980, les 17 000 ouvriers du gigantesque chantier naval de Gdansk se mettent en grève, avec à leur tête un solide gaillard moustachu qui deviendra célèbre : un certain Lech Walesa. La grève victorieuse – et historique dans un pays satellite de l’URSS – aboutit aux accords de Gdansk (actant entre autres le gel du prix des denrées alimentaires) mais surtout à la création du syndicat libre Solidarnosc...
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Miss Marx
Miss Marx (2020), la critique de B.G
  « La vérité, qui n’est pas pleinement reconnue, même par ceux qui sont soucieux d’agir positivement en faveur de la femme, est que celle-ci, à l’instar de la classe ouvrière, est soumise à l’oppression, que sa condition, comme celle des ouvriers, se détériore inexorablement. Les femmes sont soumises à une tyrannie masculine organisée comme les ouvriers sont soumis à la tyrannie organisée des oisifs. […] Les couches opprimées, les femmes et ceux qui sont directement producteurs, doivent comprendre que leur émancipation sera le fait de leur action...
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Sentinelle sud
Sentinelle sud (2020), la critique de B.G
Le mythe du retour du héros, la difficulté de retrouver le monde normal quand on découvre que la vie correspond rarement à ce que la vie est réellement... Le Christian Lafayette de Mathieu Gérault dans Sentinelle sud  est plutôt un antihéros. Christian est un soldat de l’armée française de retour au pays après une mission en Afghanistan qui se retrouve comme ses camarades face à tous les problèmes que pose la réinsertion : trouver un travail, chasser les fantômes, alcoolisme, dépendance à différentes substances, stress post-traumatique...
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