Accueil » Les critiques de films proposées par les membres

Toutes vos critiques :

Lamb
Lamb (2021), la critique de B.G
Festival de Cannes 2021 : un certain regard Lorsque l’enfant paraît… Au fin fond de la lande islandaise, un couple d’éleveurs de moutons se trouve confronté à un mystérieux nouveau-né qu’il décide d’adopter… à ses risques et périls. Écrit par le réalisateur Valdimar Jóhannsson avec la complicité de l’écrivain Sjón, qui avait contribué à l’écriture des chansons de Dancer in the Dark, Palme d’or et prix d’interprétation féminine à Cannes en 2000, Lamb cultive une étrangeté qui n’est pas sans évoquer celle d’un autre film scandinave révélé à Cannes : Border d’Ali Abbasi, prix Un certain regard 2018...
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Pour toujours
Pour toujours (2019), la critique de B.G
Parfois en France, on a la cinéphilie un peu snob. On a la fâcheuse tendance à mépriser ce qui pourrait paraître un peu trop joli, un peu trop romantique, pas assez tourmenté, pas assez cérébral. Ferzan Özpetek, cinéaste natif d’Istanbul mais italien d’adoption, en a fait les frais. Après deux premiers films d’auteur sélectionnés à Cannes à la fin des années 90, Hammam et Le Dernier harem, il s’est orienté vers un cinéma plus populaire qui a conquis le public transalpin, raflant à chaque fois des récompenses nationales, mais se faisant bouder parallèlement par les distributeurs français...
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Mort sur le Nil
Mort sur le Nil (2018), la critique de B.G
  Agatha Christie est née en 1890, et l'âge d'or des adaptations cinématographiques de ses romans remonte à loin (70 ou 80 ans). Son Meurtre de l’Orient-Express sorti en 2017 était une nouvelle version, certes bien troussée, mais sans grande originalité. Cinq ans plus tard, le cinéaste se permet enfin une personnalisation et une modernisation de Mort sur le Nil, classique de la romancière anglaise déjà porté au grand écran en 1978.Le Hercule Poirot de Kenneth Branagh a fait les tranchées, a été blessé au combat, a souffert – et souffre encore – d’avoir perdu l’amour de sa vie. L’homme a souvent la larme à l’œil, en un mot, il est empathique et donc moderne...
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Buladó
Buladó (2020), la critique de B.G
Le réalisme magique qu’on a tellement connu, apprécié et surtout savouré dans le boom de la littérature sud américaine est rare au cinéma. Buladó nous offre une occasion unique d’y accéder par sa beauté et sa sonorité (la musique fait partie intégrante du scénario) et va défier nos émotions vers des terrains vagues, peu communs, ou le défi d’une découverte spirituelle se rend philosophique. Le vent, lui, est le grand conducteur de ce récit dès son ouverture poétique et envoûtante, et comme le dit Kenza « il est partout et rend tangible ce que je ne peux pas comprendre ».Kenza, l’héroïne du film, du haut de ses 11 ans est d’un tempérament de guerrière à braver les orages, courageuse et déterminée...
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Enquête sur un scandale d'État
Enquête sur un scandale d'État (2021), la critique de B.G
  Une villa « pieds dans l’eau » sur une plage à Marbella, hors saison. Un gars tendu, qui passe un coup de fil, vautré sur un lit, ou fait nerveusement les cent pas d’une chambre à une terrasse en scrutant l’horizon. La lumière est plutôt froide, il passe du cadre d’une porte à celui d’une fenêtre en grillant cigarette sur cigarette. Il se précipite vers la plage à la rencontre de la noria de zodiacs et de fourgons qui s’y sont donné rendez-vous, assiste au déchargement express de centaines de colis, qui sont illico entreposés dans la villa. Le quidam, c’est Hubert Antoine. Les colis, ce sont des tonnes de drogue qui vont filer vers Paris et Amsterdam...
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Vous ne désirez que moi
Vous ne désirez que moi (2020), la critique de B.G
  « Vous ne désirez que moi ». Une affirmation qui constate tranquillement ou qui cache une forme de supplication ? Le saurons-nous ? Malgré le témoignage de Yann, son dernier compagnon, Marguerite Duras restera ce mystère. Complexe, cachotière tout en montrant tout. Capable de commander au lieu de quémander. Tout est contradiction. Jusqu’à son phrasé aussi percutant qu’haché, presque claudiquant. En rupture perpétuelle, elle attaque pour ne pas se dévoiler. Une énigme qui en avançant s’opacifie vers un dénouement impénétrable. La vérité qu’on croit un instant avoir saisie l’instant d’après vacille, percutée par une autre vérité...
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Guanzhou, une nouvelle ère
Guanzhou, une nouvelle ère (2019), la critique de B.G
  Les deux mille villageois de Guanzhou, une île fluviale à proximité de Canton, sont chassés en 2008 par les autorités locales pour un projet d’urbanisation, subissant ainsi le même sort que cinq millions de paysans expropriés chaque année en Chine. Malgré la destruction de leurs maisons et la pression policière, une poignée d’habitants retourne vivre sur l’île. Pendant sept ans, je filme leur lutte pour sauver leurs terres ancestrales, entre les ruines du village où la nature reprend progressivement ses droits, et les chantiers de la mégapole qui avance vers eux, inexorablement.
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Dillinger est mort
Dillinger est mort (1969), la critique de B.G
  Chef-d'œuvre incontournable de l'une des décennies les plus agitées du siècle, Dillinger inaugure une autre collaboration faste dans la carrière de Ferreri : l'arrivée de Michel Piccoli dans le sérail de ses acteurs et amis, qui deviendra aussi l'un des producteurs de La Grande Bouffe. Dillinger est mort, devenu culte après sa sortie en France en 1970, est célébré par une bonne partie de la critique internationale. À travers l'histoire quasi muette d'un industriel qui semble imploser en une nuit blanche, l'auteur italien réinvente son époque aliénée par la consommation et, par là, dynamite le cinéma, hanté, électrifié sans doute en profondeur par le contexte de luttes en Italie...
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Municipale
Municipale (2020), la critique de B.G
  La petite ville de Revin, dans les Ardennes, se prépare à élire son maire quand un individu inconnu de tous se porte candidat. Cet intrus n’est autre qu’un comédien, qui va entraîner toute la ville dans une fiction politique. À la veille des élections présidentielles, cette comédie documentaire a le toupet de faire jouer pour de vrai le cynisme d’un monde politique vide. Laurent Papot en comédien amusé, embarque dans son délire des habitants eux aussi dépassés par la proposition politique autrement dit par une société où le politique est en réalité devenu un spectacle fait de petits partis, de petits hommes, de petites femmes, de petites mesures et de petites idées...
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The Souvenir - Part I
The Souvenir - Part I (2019), la critique de B.G
Quinzaine des Réalisateurs : séance spéciale Le bel Anthony Paolo Moretti a choisi de présenter en séance spéciale, lors d’une projection unique, l’opus ayant précédé The Souvenir - Part II, ce dernier faisant partie de la sélection 2021. Le fait est que les deux volets se complètent parfaitement, le second s’ouvrant dans la continuité de la fin du premier. Comme le dit elle-même Joanna Hogg, "les parties I et II constituent une seule œuvre – une histoire en deux films. La fin de la partie II marque la fin de cette histoire particulière", avant d’ajouter "Il a toujours été clair pour moi que l’histoire devait être racontée en deux parties...
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The Souvenir - Part II
The Souvenir - Part II (2020), la critique de B.G
Quinzaine des Réalisateurs : Cannes 2021 Créer sa propre réalité Reprenant la trame du récit dans la parfaite continuité du premier The Souvenir, ce second volet a été tourné dans le nord du Norfolk, dans un hangar à avions représentant un studio de tournage, durant l’été 2019. "J’avais initialement prévu de tourner les deux parties dos à dos, raconte Joanna Hogg. Je craignais, si elles étaient séparées, que quelqu’un ne m’empêche de faire la deuxième partie. C’était une période difficile lorsque la première partie est sortie – je ne voulais pas voir l’histoire de l’extérieur. J’ai évité les critiques et j’ai fermé les yeux et les oreilles à tout commentaire, pour éviter d’influencer le parcours du deuxième volet...
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Kinuyo Tanaka, réalisatrice de l'âge d'or du cinéma japonais
Kinuyo Tanaka, réalisatrice de l'âge d'or du cinéma japonais (1955), la critique de B.G
  Kinuyo Tanaka (1909-1977) fut l’une des plus grandes vedettes du cinéma japonais. Avec une carrière qui commence dans le cinéma muet et qui finit à la télévision, son parcours est un des plus impressionnants de l’âge d’or des studios.En 1953, Kinuyo Tanaka décide de passer derrière la caméra, devenant ainsi la première femme cinéaste d’après-guerre. Son parcours de réalisatrice fut semée d’embûches. L’actrice put néanmoins diriger avec succès six longs-métrages pour différents studios...
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Petite Solange
Petite Solange (2021), la critique de B.G
Pour son quatrième long métrage, la réalisatrice Axelle Roppert, ancienne journaliste aux Inrockuptibles révélée en 2009 avec La Famille Wolberg, retrouve un dispositif familier : une famille de la classe moyenne supérieure, dont l’un des membres révèle ses failles et angoisses. Mais elle l’aborde avec un regard tout neuf, une fraîcheur vivifiante, comme si c’était une première fois.C’est une partition délicate, qui prend le temps de ne rien brusquer, de ne pas avancer de sentences définitives, comme si une mise en scène trop pesante, des dialogues trop sophistiqués pouvaient heurter la jeune Solange, personnage central du film...
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Dans les yeux de Thomas Pesquet
Dans les yeux de Thomas Pesquet (2017), la critique de B.G
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Red Rocket
Red Rocket (2021), la critique de B.G
Festival de Cannes 2021 : Compétition Le retour du fils pas prodigue Red Rocket est le septième long métrage de Sean Baker, 2002-2006) réalisateur indépendant américain devenu culte auquel on doit la série Greg the Bunny (2002-2006) et deux films particulièrement remarqués: Tangerine (2015), prix du jury au Festival de Deauville, et The Florida Project (2017) qui a obtenu plus d’une soixantaine de récompenses. Remarqué pour Flour-Letter Words (2000) et Take Out (2004), qu’il a coréalisé avec Tsou Shih-Ching, il a reçu par ailleurs le prix du public du Festival Entrevues pour Prince of Broadway (2008) et le prix du jury jeune du Festival de Locarno pour Starlet (2012)...
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Les Promesses
Les Promesses (2020), la critique de B.G
  Les promesses du titre ne sont pas de celles que l’on se fait amoureusement dans le creux de l'oreille. Que nenni ! Thomas Kruithof et son co-scénariste Jean-Baptiste Delafon (un des auteurs de la série Baron noir) s’intéressent au dessous des cartes, aux zones nébuleuses inexplorées, aux rapport des individus avec le « système ». Les promesses dont il est question, purement électorales, sont probablement plus faites pour être trahies que pour être respectées. Ne pas les tenir, est-ce déjà une forme de mensonge à la population ? Sujet d’autant plus brûlant avec les présidentielles qui nous pendent au nez...
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Michael Cimino, un mirage américain
Michael Cimino, un mirage américain (2021), la critique de B.G
  « Faire du cinéma, c’est inventer une nostalgie pour un passé qui n’a jamais existé » a écrit un jour Michael Cimino. Il s’est éteint le 2 juillet 2016, à l’âge de 77 ans après avoir passé 20 ans à rêver des films qui n’ont jamais vu le jour.Mingo Junction, Ohio, 1977. Dans cette bourgade sidérurgique, Michael Cimino tourne Voyage au bout de l’enfer, film au succès critique et public qui le consacre. Quarante-trois ans plus tard, Jean-Baptiste Thoret y pose sa caméra à la rencontre de ses habitants qui ont participé à l’authenticité d’un film pensé en partie comme un home movie. Nous les retrouvons, non sans émotion, comme si une suite nous racontait l’évolution des personnages des décennies après...
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Memory Box
Memory Box (2020), la critique de B.G
  Dans ce film au titre évocateur, le couple d’artistes et cinéastes libanais Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige, aussi précieux que rare sur nos écrans, interroge une nouvelle fois (après A perfect day en 2005, Je veux voir en 2008 et The Lebanese rocket society en 2012) la mémoire (et sa transmission) de leur pays meurtri, confrontée à un présent toujours incertain et chaotiqueAu début de Memory box, nous sommes bien loin du Liban : à Montréal, une grand-mère et sa petite fille préparent la veillée de Noël, alors que dehors la tempête de neige se déchaîne. On comprend, à leur dialogue moitié en français moitié en arabe, que la famille n’est pas franchement canadienne de souche...
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Irradiés
Irradiés (2020), la critique de B.G
  Rithy Panh n’en est pas à son coup d’essai. Lui-même rescapé des crimes de masse pensés et organisés par les Khmers rouges au Cambodge, il fouille depuis trente ans dans les souvenirs récents de l’humanité pour en extraire les preuves du mal. Avec ce nouveau film, il ne cherche pas tant à comprendre pourquoi notre XXe siècle est à ce point meurtrier – les mécanismes de crises économiques, de replis identitaires et de bourrage de crâne sont bien connus et toujours à l’œuvre, ici comme partout. Mais s’il n’explique pas, Rithy Panh nous montre néanmoins l'irregardable avec tant de douceur et de finesse que nous ne pouvons détourner les yeux. Irradiés relève donc plutôt d’une installation cinématographique mûrement réfléchie...
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Une jeune fille qui va bien
Une jeune fille qui va bien (2021), la critique de B.G
Des dialogues gouleyants, une palanquée de personnages hauts en couleur, une histoire d’une légèreté tragique… Voilà un premier film qui ne manque pas de cœur, au double sens du terme. Quand Sandrine Kiberlain, qui connait sur le bout des doigts les devants de la caméra, passe derrière, ça dépote ! On y retrouve toute sa grâce subtile, son regard facétieux. Elle magnifie son propos sans emphase ni grandiloquence, il devient ode aux jeux, ceux de la vie, ceux de l’amour, ceux des acteurs ! Elle offre à ces derniers des rôles ciselés au cordeau, de beaux mots, le temps de les poser, de les incarner pleinement. Elle manie à ravir l’art de l’ellipse sans jamais nous perdre en route...
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