200 mètres (2020), la critique de
B.G
Deux cents mètres c’est, à vol d’oiseau, la distance qui sépare le balcon de Mustafa de la fenêtre de Salwa. Autant dire rien, presque rien. Une paille. Si on est un oiseau. Mustafa et Salwa s’aimaient d’amour tendre et vivaient à deux cents mètres l’un de l’autre, dans deux villages palestiniens, l’un en Cisjordanie, l’autre en Israël, mais n’avaient jamais éprouvé le besoin d’avoir des ailes. Jusqu’à ce qu’en 2002, pour « sécuriser » Israël, soit édifié entre Salwa et Mustafa un mur-frontière infranchissable, haut de dix mètres, long d’un petit millier de kilomètres, dont l’essentiel est bâti en Cisjordanie. Palestinienne originaire du côté israélien du mur, Salwa a de facto la nationalité israélienne...
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